Montage carpe au coup en eau profonde
Montage de lignes
Si la pêche de la carpe au coup est aujourd’hui aussi populaire en France qu’en Grande Bretagne, nos carpodromes n’ont rien à voir avec les fisheries anglaises. Nos plans d’eau sont souvent bien plus vastes pour la plupart et surtout plus profonds.
J’ai en tête quelques étangs et gravières où les fonds oscillent entre 3 et 5 mètres, voire plus (Socourt (88) Maizières-les-Metz (57)). L’approche est spécifique en matière d’amorçage certes, mais surtout en termes de montage de ligne. J’ai déjà traité dans la Pêche et les Poissons, des superbes poissons qu’on peut dénicher dans les gravières profondes. Revenons sur cette pratique franco-française !
Inutile de finasser
La profondeur permet d’aborder la pêche de manière positive. En ce sens, je veux dire qu’il est inutile de pêcher trop fin, le nombre de touches n’ira pas en grandissant. Pêcher trop fin augmente en outre les risques d’emmêlement lors de la présentation de la ligne et aussi en cours de pêche en cas de dérive causée par les éléments (vent) J’observe un minimum de 20/100ème pour la confection de mes montages pour la pêche de la carpe au coup en eaux profondes. Je ne m’interdis pas de monter encore en plus diamètre si je sais la présence de très gros poissons. Avec ce nylon épais, on gagne en rigidité dans la présentation, ce qui est primordial si on veut que l’esche puisse être parfaitement happée par le poisson et aussi diminuer les risques de harponnages. Seules les touches franches sont ferrées. Un nylon fort détecte beaucoup mieux les passages dans le fil et il n’y a aucun alors aucun risque de confusion.
Du direct
Pour ces mêmes raisons, mes lignes sont toutes montées en direct. Cela signifie que l’hameçon est directement greffé sur le corps de ligne et aucun bas de ligne n’est installé. Les boucles, nœuds et raccords risquent en effet de casser la présentation si importante. La ligne est montée d’un seul tenant. En général, je les construits d’une longueur de 6,20 mètres, ce qui correspond à la longueur maximale de mes kits. Je peux toujours les recouper au bord de l’eau si besoin et ne me retrouve pas au dépourvu si la profondeur avoisine les 5 mètres. J’ai toujours de la marge pour ménager une longueur de bannière suffisante. Vous me direz qu’il y a matière à gaspillage, certes, mais le gain de temps au bord de l’eau est phénoménal et vaut bien quelques mètres de nylon. De plus il est inutile de prémonter des dizaines de lignes à l’avance. Quelques-unes bien ciblées suffisent amplement.
La plombée et le flotteur : Du lourd
Concernant la plombée, poids et disposition, je vous conseille là aussi d’aller au plus simple. Hormis quelques cas particuliers dans lesquels les carpes peuvent monter entre deux eaux ou en surface pour se nourrir, on a plutôt à faire à des pêches de fond en eaux profondes. Je me contente d’un bloc massif de quelques plombs (une huitaine) tous regroupés. Je démarre en positionnant la masse à une vingtaine de centimètres de l’hameçon. Si les touches sont délicates, j’éloigne la masse (jusqu’à 50cm), si au contraire les touches sont nombreuses, je les rapproche jusqu’à 10 cm de mon hameçon. J’obtiens alors une présentation semblable à celle d’avec un method feeder.
Pour qu’une carpe, ou tout autre gros poisson en règle générale, puisse se saisir d’un bouquet d’esches, il est important qu’il soit statique. C’est le rôle du flotteur de l’indiquer en surface de la manière la plus précise possible et à sa portance de stabiliser le tout. Plus la profondeur est importante, plus il convient de pêcher lourd. La règle que je m’applique pour déterminer le poids idéal de flotteur ne peut entrer en vigueur ici car les poissons visés ne sont pas du même acabit. Ici cette donnée théorique doit être nuancée par plusieurs paramètres : Le vent et la dérive qu’il provoque, la taille des poissons et leur densité.
Aussi faible soit-elle, la force du vent a un impact considérable sur la présentation de la ligne et donc de l’esche. En fonction de l’importance de l’étendue, ce paramètre n’est vraiment pas à négliger. Soyez donc prêt à tout en fonction des lieux que vous fréquentez. Personnellement, je prépare toujours mes montages de ligne à domicile, mais je ne m’interdis pas de monter une ligne au poids nécessaire directement au bord de l’eau. Il faut trouver le point d’équilibre entre une ligne suffisamment lourde pour ne pas dériver et qui ne rebutera pas les poissons. Je dispose donc d’un panel de flotteurs (cf. encadré) dont le poids oscille entre 0.8gr à 4 gr. Au départ, il n’y a pas d’autres solutions que de procéder à tâtons, mais avec l’expérience de la pratique, on parvient à déterminer assez facilement la taille de flotteur utile. Concernant sa fabrication, les formes boule sont les plus efficaces. Une quille métallique est la plus stable. Choisissez la de bonne longueur pour une présentation optimale.
Bannière courte
Dernier point crucial dans le montage des lignes en eaux profondes est la longueur de la bannière. Ce brin de nylon situé entre le flotteur et le scion joue un rôle capital. Trop long et il devient impossible de bien bloquer l’esche sur le point d’amorçage. Trop court et il ne joue plus son rôle d’amortisseur et au moindre coup de vent, c’est tout le montage qui est balloté dans tous les sens. Encore une fois, plus vous pratiquerez et plus vous parviendrez à garder le contrôle, mais pour démarrer, je vous suggère une bannière longue 50 à 60cm maximum. N’ayez plus peur de pêcher lourd pour être efficace.
>> Voir aussi : Montage de lignes pour la carpe au coup
Quels modèles de flotteurs dans le commerce ?
La société Sensas propose aujourd’hui des flotteurs ciblés pour ces conditions atypiques, mais de plus en plus courantes (Socourt, Gabor, etc) ou encore les PS2 de Fun Fishing. Ultra solides car au procédé de passage du nylon à l’intérieur du corps, ils sont équipés d’antennes porteuses et visibles. Il devient possible de pêcher avec des esches volumineuses, à bien trainer sur le fond et dans des conditions de visibilité difficile.