La pêche de la carpe au coup à la grande canne exige un matériel spécifique. Le montage de la ligne en particulier, doit répondre à des contraintes de solidité exigeantes. Le flotteur est une des pièces maitresses d’un puzzle qui, une fois toutes pièces imbriquées, vous donne les atouts nécessaires pour venir à bout d’un poisson combatif et puissant comme aucun autre.

Un bon flotteur, qu’est-ce que c’est ?

La pêche de la carpe au coup à la grande canne a des points communs avec une approche classique. Hormis des caractéristiques particulières, un Bon flotteur doit :

• Etre visible en toutes circonstances,
• Posséder une forme adaptée à la configuration du lieu,
• Etre fabriqué dans des matériaux fiables,
• Indiquer une portance précise et correcte.

Je le conçois, on peut perdre son latin tant l’offre est importante, mais en gardant ces éléments en tête, on arrive déjà à faire un premier tri. En outre, un flotteur pour la pêche de la carpe doit être à toute épreuve. On ne peut pas se permettre que l’œillet ou la quille s’arrachent sous la pression importante d’un nylon épais d’une part et de l’autre d’une carpe qui fait tout pour s’en défaire.

Aller au plus simple

Je n’ai pas pour habitude de me compliquer la pêche, je vais toujours au plus simple. En matière de choix de flotteurs pour la pêche de la carpe au coup à la grande canne, je m’applique le même principe. J’utilise des formes que j’apprécie pour leur polyvalence et aussi parce que je les connais par cœur. Au sein d’une même famille de forme, le diamètre de l’antenne et la nature de la quille varient.

Les lieux où la carpe est recherchée sont relativement stéréotypés. S’agissant d’étangs plus ou moins étendus évidemment, ils n’en sont pas moins statiques et seule la profondeur change. Cela restreint le champ des possibles et donc il est inutile de posséder des centaines de flotteurs pour faire face à toutes les situations. Je varie la portance du flotteur et son antenne en fonction de la distance de pêche, de la technique (au fond ou en surface) et de l’intensité du vent.

Les différentes formes

Ballon de rugby allongé :

C’est la forme que j’utilise le plus souvent pour sa polyvalence. Stable et sensible à la fois, je possède deux groupes dont l’un est pourvu d’une quille métallique plus stable en présence de vent et un autre équipé de quille en carbone quand la surface est immobile. Je l’emploie pour toutes mes pêches avec des esches légères tels que les granulés expansés, asticots et donc lorsque les touches sont délicates. Il donne le meilleur de lui-même dans des profondeurs maximales de 2 mètres.

Le Diamant :

Alors que je n’utilise jamais cette forme pour mes pêches au coup classiques, c’est un modèle que j’affectionne pour la carpe. A mi-chemin entre la boule et la forme ovoïde, la forme Diamant convient très bien pour sa stabilité et sa compacité pour toutes les pêches de bordure et en surface. C’est une forme ramassée qui permet, sans être démesurée, d’obtenir un flotteur qui « porte » un peu de plombs, très pratique pour faire descendre rapidement une esche dans un milieu encombré ou encore la faire claquer en surface. Mes diamants sont pourvus de grosses antennes courtes et de quilles en carbone ou en fibre de verre. Efficaces dans des profondeurs allant de 20cm à 1m.

La boule :

C’est la forme la plus stable qui « pêche » en toutes circonstances. Je m’en sers pour toutes les pêches au granulé dur ou avec des esches plus volumineuses tels que les vers de terre, le luncheon meat (pâté de jambon) maïs. Elle convient parfaitement pour des fonds importants d’1.20m à 3m et davantage encore.

Pêcher costaud équivaut à pêcher lourd ? Rien de plus faux !

Lorsqu’on recherche la carpe en carpodrome, il faut absolument se sortir ce schéma de la tête qui veut que pêcher costaud équivaut à pêcher lourd. S’il est plutôt vrai que dans une pêche à la grande canne classique où l’on va viser brèmes, tanches ou gros gardons, on va chercher à obtenir la présentation la plus statique possible. Et en milieu naturel, la dérive, la profondeur sont souvent beaucoup plus importantes qu’elles ne le sont en carpodrome.

Où, en milieu naturel, il convient de disposer d’un large panel de poids de flotteurs, pour le carpodrome, je dispose d’une gamme comprise entre 0.1 et 1gr. Ce qui est largement suffisant. Greffés sur des nylons compris entre 14 et 25/100ème, ces flotteurs doivent impérativement être construits dans un matériau de qualité pour le corps et recouvert d’un vernis efficace afin que le nylon ne l’éventre pas. Antennes et quilles doivent être parfaitement solidarisés au corps, n’hésitez pas à donner un petit point de colle (Super Glue) supplémentaire aux points névralgiques de liaison à la base du corps et de l’antenne.

Les flotteurs à fil intérieur

Au rayon des flotteurs ultra solides, les modèles à fil intérieur ont le vent en poupe. Par fil intérieur s’entend un flotteur exempt d’œillet au sommet. Le nylon transite à même le corps du flotteur soit en son centre (In line) soit sur le côté. Je les emploie pour les pêches vraiment très intensives quand le nylon grimpe au-dessus de 18/100ème.