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Festival d’Hiver Garbolino 2015 – White Acres – Prélude

En cette fin novembre 2015, j’ai vécu l’un de mes plus beaux voyages de pêche. Riche d’enseignements, de rencontres, de bons moments tant au bord de l’eau, qu’avant et après match, tout était réuni pour passer un séjour exceptionnel.

Prélude 

White Acres est sans doute la plus grande fishery d’Angleterre. Il sufit de jeter un oeil sur la photo aérienne du site pour se rendre compte de l’importance du domaine. Tout y est pour passer un séjour réussi, logements, restauration, magasin de pêche et l’accueil de Clint Eliott, le gestionnaire des lacs et de toute son équipe est simplement professionnel. Pour planter le décor, White Acres se situe au sud-Ouest de l’Angleterre, à deux pas de l’Océan, c’est un peu notre Bretagne à nous. Le climat est certes plus doux que dans le Nord du Royaume-Uni, mais il faut en payer le prix. La météo change très, très fréquemment, soleil, vent, pluie, fortes pluies. Mais on s’y fait rapidement. Le complexe accueille pas moins de 14 gros événements tout au long de l’année. De 180 pour les plus gros au Printemps et en été à 80 pêcheurs pour les matchs hivernaux, les épreuves sont parrainées par les plus grandes marques : Preston Innovations, Rive-Drennan, Milo, Dynamite Baits etc.

La préparation

J’ai fait ce périple avec mon grand ami Thierry et il a géré toute la logistique du voyage. Parti de mon Alsace adorée, je l’ai rejoint dans le Loiret et nous avons embarqué à Roscoff en Bretagne pour prendre le Ferry jusqu’à Plymouth qui nous mettait à 1h30 de voiture de White Acres. Donc 5 + 6 heures de voiture + 7 heures de bateau au total. Pour ceux qui me connaissent, vous vous doutez que je n’avais rien laissé au hasard, mais les copains sur place avaient aussi tout prévu et je les remercie pour leur aide précieuse : Le logement au bord de l’eau sous la forme d’un chalet 4 étoiles, tous les renseignements utiles pour la pêche, (mais ça j’y reviendrai en détail) et les esches surtout. Côté restauration, le planning était tip top là aussi. Sur place je retrouve Mick Illingworth, Dean Kenworthy, Simon Fry, Darren Cox, je revois Grant Albutt, Des Shipp, je fais la connaissance de Jonny Arthur, Matt Godfrey, Harry Billing, et même retrouve avec plaisir des visages connus comme Baptiste Courtellemont qui a fait de l’Angleterre sa terre d’adoption.

Le principe des festivals

Le festival Garbolino est une épreuve hivernale, comprenez donc que tous les poissons comptent, sauf les carpes. Ceci entend les gardons, brèmes, perches, mais aussi les carassins, les crucian carp et évidemment les célèbres F1. Autre particularité, les pellets ne sont pas autorisés et c’est une épreuve « au flotteur » uniquement, donc moulinet autorisé, mais pas de feeder, par contre la longueur des grandes cannes elle, n’est pas limitée. Sinon pour bien comprendre le mode de classement et de rémunération :

  • L’inscription est de 100 livres pour les 5 manches de 5 heures,
  • tout est intégralement redistribué + des lots aux 10 premiers du classement général,
  • les 80 pêcheurs sont répartis en 5 secteurs de 16, eux-mêmes découpés en 2 sections de 8 pêcheurs, sur le même étang ou deux si nécessaires,
  • chaque jour les 1er et second de chaque huitaine sont primés (50 et 30 livres)
  • il y a possibilité d’intégrer, à raison de 10 livres de mise par jour, le Super Pool. C’est à dire que là, ce sont les 3 premiers de chaque grand secteur de 16 qui sont primés. Donc si vous suivez bien, le pêcheur qui gagne sa huitaine et qui en plus amasse le plus grand poids et remporte le lac entier (Super Pool) prend 50 livres + une prime conséquente,
  • A l’inverse de chez nous, sur un secteur de 8, le vainqueur marque 8 points et non 1. A l’issue des 5 manches, la plus mauvaise est retirée, et pour espérer figurer sur le podium, il faut 4 gagnes de secteurs, et donc pour intégrer le top 10, il ne faut pas s’écarter,
  • Les tirages : On commence par tirer son sens de rotation pour que, dans la semaine, chaque pêcheur pêche sur chacun des étangs. Donc 5 lettres, pour 5 secteurs, A-B-C-D-E. Pour mon exemple, j’ai tiré la rotation D, pour former avec d’autres un groupe de 16 contre qui j’ai pêché toute la semaine. Donc Lundi secteur D, Mardi secteur E, Mercredi secteur A etc. Ensuite chaque matin, on tire son numéro dans le secteur. Le tirage va très vite, à 9h. Ensuite on pêche à 10h30. Cela laisse 1h30 pour se rendre à son poste, à pieds, enfin à chariot plutôt, préparer son matériel etc.

La préparation

Il y a des mois que je préparais cette épreuve. Pour ceux qui lisent les magazines et dévorent les vidéos et autres reportages anglais, vous vous serez rendu compte que la pêche des poissons blancs n’avaient rien à voir avec la nôtre. Point de fouillis, ni de vers de vase et pas d’amorçage lourd non plus. D’une, les appâts tels que casters, asticots, vers… sont plus sélectifs pour espérer prendre F1 et brèmes, mais il faut savoir que les poissons blancs sont totalement négligés tout au long de l’année la plupart du temps par les pêcheurs de loisirs et que donc, ils ont de l’appétit par moment. Nos vers de vase n’attirerait que la blanchaille très nombreuse. Mais attention, il faut être aussi très prudent à la fois, sinon c’est l’invasion de carpes garantie, un sacré jeu pour les nerfs.

J’ai donc monté, sur les conseils de Darren Cox, des dizaines de lignes bien spécifiques de 0,1 à 1,5gr, que je vous décrirai au fil des manches, mais aussi des élastiques intérieurs particuliers, d’un plein de 0.9mm à des creux de 1.8, des dizaines et des dizaines de bas de lignes bien ciblés et me suis fait prêter une canne de 16 mètres pour l’occasion. Evidemment les cannes anglaises étaient du voyage aussi.

Concernant l’amorce, cela va allait très vite. Les poissons sont habitués aux pellets toute l’année et pour espérer les attirer, impossible de faire l’impasse sur le fameux Fishmeal ou farine de poissons, et oui même pour les gardons ! Mon mélange pour la semaine était donc constitué de 2 parts de Bait Tech Pro Natural Dark à raison de deux parts et d’une part de Special G Gold et c’était tout !

Deux jours d’entrainement

Habituellement les pêcheurs arrivent tranquillement le samedi soir, s’entraînent le dimanche et sont prêts. Pour notre part et comme nous partions dans l’inconnu, nous avons décidé de faire un tour des lacs le samedi guidés par nos amis Mick Illingworth et Dean Kenworthy pour nous repérer et déjà tremper un peu de fil. Vu les conditions météo humides et venteuses, nous nous sommes installés à Twin Oaks, deux étangs jumeaux, petits et gros numéros. Ce jour là Je me suis installé au 29, à l’abri du vent et bien entouré par les copains. En bon élève, je prépare un coup à 6 brins, un coup à 13 mt. Très peu d’amorce, quelques esches pour prendre la température. Quelques touches sur le fond au large, on se familiarise avec les espèces. Les gardons sont de toute beauté de 20 à 200gr, des plaquettes ou fameux « Skimmers », quelques F1 déjà. Pas de grosses bourriches, mais quelques touches et Thierry s’est bien amusé au N°27 avec des F1 en bordure. Darren arrive en cours de route et déjà je fais quelques petites corrections à mes montages. Il faut pêcher léger et fin (12/100ème sur 8 à 10 en bas de ligne) sachant que les F1 peuvent peser 1 kilo, jusqu’à 3 pour les plus gros… Sport en perspective !

Au soir du samedi, on tire notre rotation. Je suis les débats et vite je m’aperçois de deux rotations de la mort. Pas d’autres mots… L’une réunit Darren Cox, Matt Godfrey, Nathan et Cameron Hugues, Steve Hemingray et j’en passe. Une autre comprend mes grands amis Ian Didcote, Simon Fry, Kian Wardle, mais aussi Des Shipp, Paul Yates. Pour ma part j’hérite dans ma rotation du célèbre fabricant de flotteurs Mike Wilkinson, de Steve Sanders que je connais bien car il est mon homologue anglais chez les U18 britanniques, d’Harry Billing qui connait le site comme sa poche et du triple Champion national anglais Jon Arthur… entre autres, pour une première, je suis servi. Mon secteur du lundi comprend 2 huitaines sur deux petits étangs, Sycamore et Acorn.

Pour le dimanche et jour d’entrainement sérieux, plutôt que de nous rendre sur un des secteurs où nous risquons de démarrer, Darren décide de nous emmener sur les places difficiles d’un autre étang. Avec la douceur du climat, il sait que les F1 joueront un rôle important et préfère qu’on s’y frotte rapidement. Donc direction Trewlaney.

Cette fois la journée est encore plus riche d’enseignements.  Je me rends compte qu’on peut optimiser son poste de manière exceptionnelle. Plutôt que de déposer un tas au large et un petit coup de bordure comme on le ferait chez nous, je ménage deux coups au large en diagonale, à 13 mt, l’un à 10 avec 1 seule boule d’amorce farcie de  casters, asticots et pinckies mort et l’autre à 14h avec le même mélange, mais cette fois deux boules auxquelles j’ajoute des vers coupés. Ceci va me permettre de jongler entre l’un et l’autre. Un coup à 6 mt dans la pente avec de l’amorce, une boule seulement aussi et un autre sur ma bordure gauche.Je me frotte à mes premières touches de plaquettes anglaises, aux carassins farfelus, aux F1 en bordure et à la gestion des quantités d’amorce et surtout à la manipulation de la coupelle de scion. Pour le coup, si j’avais déjà pêché les carpes sur les bordures latérales, je découvre la pêche du gardon et des F1 et la délicate gestion des esches et du ferrage, enfin si on peut appeler ça comme ça, car j’ai plutôt appris à ne pas ferrer.

Les photos manquent un peu de poissons … A suivre très prochainement donc …

 

Olivier Wimmer

Pigiste pour La Pêche et les Poissons depuis 2005. Début en compétition en 1987. Participation 2 x à la 1ère division mixte et 6 x à la 2ème. 5 x à la 1ère division moulinet. Membre du club Pêche Compétition Garbolino 67. Voir tous les articles de Olivier

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