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Mes amorces à gardons pour la pêche au coup

Quand on me parle d’amorce, je ne peux pas m’empêcher de sourire. Je pense au pain qu’on trempait avec mon père et où on logeait un caillou après l’avoir essoré. On jetait ça à l’eau et ça prenait ! Cette petite anecdote parce que je pêche depuis tout gamin, et depuis lors j’ai essayé des milliards de trucs pour essayer d’attirer et prendre plus de poissons.

J’ai mis le temps, croisé les bonnes personnes pour enfin comprendre que l’important c’est d’avoir un mélange adapté à l’espèce visée, au lieu et surtout ce qui est capital, c’est de connaître par cœur ses propriétés. Quand un pêcheur me dit «Vous les compétiteurs, vous avez des secrets que vous gardez pour vous ! » Personnellement, je n’en ai aucun.

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Amorce à gardons

Le gardon est sûrement le plus gourmet des poissons blancs, c’est aussi mon poisson préféré. J’ai la chance de le côtoyer toute l’année dans les eaux de l’Est de la France et une erreur dans l’amorce et cela peut vite être la catastrophe. Avec un mélange trop riche, on va prendre quelques poissons qui vont vite se gaver. Trop pauvre et on ne tient pas les poissons. C’est un peu raccourci, mais pour moi cette question d’équilibre est vraiment primordiale. J’ai un temps confectionner ma propre amorce avec des farines, de la chapelure fraîche, mais j’avoue n’avoir vu aucune différence avec des amorces toutes faites. Sauf le temps que je prenais à tout préparer. Et je crois que je me suis auto-convaincu que si je ne réussissais pas ma pêche, j’allais arrêter d’incriminer l’amorce, pour justement aller chercher ailleurs la cause. J’utilise donc exclusivement les paquets du commerce. C’est simple, pratique et efficace.

Il y a évidemment l’argument du prix, mais pour ça aussi j’ai fait le compte. J’utilise aujourd’hui beaucoup moins d’amorce que par le passé. La coupelle d’amorçage a vraiment révolutionné cet état de fait et avec l’expérience on apprend à gérer les quantités. Certains diront, « Oui, mais toi tu ne payes pas l’amorce ! » Et bien qu’ils se trompent. Même si j’avoue avoir des facilités, j’achète aussi des amorces pour disposer de la recette parfaite selon moi. J’ai donc non pas une recette, mais plusieurs que j’adapte en fonction de l’endroit.

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1/ Gardons (moins de 80gr) en étang peu profond et canal faiblement navigable

Il fallait que je mette un butoir pour le poids. 80gr ça peut paraître sectaire, mais c’est quasiment ça. Je pense aux canaux comme celui de la Champagne à la Bourgogne, du Rhône au Rhin. Les gardons qu’on prend sur l’amorce dépassent rarement cette taille. Les gros répondent plus volontiers à l’agrainage sur la berge opposée. Là je vais donc utiliser une amorce qui va travailler vite dès le contact avec le fond, de granulométrie fine pour ne pas gaver les plus petits sujets, tout en contenant quelques particules oléagineuses (Chènevis, coriandre) pour intéresser quelques plus gros. On dit qu’une amorce à gardons ne doit pas nuager.  Pour ma part, j’aime bien qu’elle trace très discrètement. Pour l’appauvrir aussi et qu’elle soit pile à l’endroit où je la jette, j’ajoute toujours de la Terre type de Somme. J’ajoute la terre à l’amorce sèche et mouille le tout simultanément. Cela donne une texture moelleuse, unique, grâce à laquelle on peut incorporer du fouillis, des pinckies, même dans de toutes petites boulettes. Je jette rarement plus de 7 boules grosses comme une mandarine au départ, donc 2 kg d’amorce sèche suffisent largement pour 5 heures de pêche.

Mon mélange se décompose ainsi :

2 parts de Sensas 3000 étang + 1 part de 3000 explosive étang + 10 à 50% de terre + colorant noir de Vigne si l’eau est très claire. (tout à droite, le résultat mouillé)

2/ Gardons tout venant en canal navigable ou étang profond

Dans les plans d’eau où il y a un risque que l’amorce se déplace soit en raison d’éclusées ou de fort vent latéral, il vaut mieux utiliser une amorce qui tienne le fond. Assez étrangement, c’est souvent quand il y a des courants aléatoires et une profondeur confortable (2,50m et +) qu’on s’aperçoit que les gros pépères s’animent parfois. Dans ces circonstances, j’apprécie d’utiliser une amorce un peu plus compacte et qui va travailler à plat pour obliger les poissons à se nourrir sur le fond, elle sera d’autant plus sélective. A l’inverse de la recette précédente dont les particules vont se dégager telle une colonne et intéresser toutes les tailles de poissons sans distinction, le mélange que j’emploie contient moins de chapelure et davantage de biscuits et épices que mon premier. Résultat il est plus collant, sans être inactif grâce à la quantité de polenta (semoule de maïs) qu’il contient. Même si je ne connais pas la recette exacte, il suffit de passer le tout à sec au tamis pour se faire une idée des ingrédients. Et bien sûr, j’ajoute toujours de la terre. Dans ces conditions, je vais amorcer massivement et me focaliser sur un rappel avec des esches quasiment pures au centre de mon amorçage, pour concentrer les poissons dans un cercle restreint. Si comme moi, vous n’êtes pas un as de la pétanque, déposez tout à la coupelle, vous pêcherez d’autant plus en confiance et ferez des économies d’amorce et… de stress !

Mon mélange est simplissime :

  • Rameau Super Compétition Gardons
  • De 10 à 50% de terre de Somme
  • + colorant noir si l’eau est claire
Rameau
C’est vraiment une amorce très odorante et polyvalente, elle ne ressemble à aucune autre !

3/ Gardons en fishery, tous étangs

Les gardons de rempoissonnement ont un comportement très particulier. Le fait qu’ils possèdent un instinct intensément grégaire, qu’ils évoluent en groupe serré, induit une importante compétition alimentaire et aussi un comportement parfois farfelu. J’ai pu vérifier des phénomènes curieux avec des gardons de toute taille qui venaient chaparder l’esche à toutes les profondeurs. Je préfère donc utiliser une amorce qui travaille énormément et qui va agir longtemps, aussi bien sur le fond qu’en dégageant ses particules vers la surface de manière continue. Pour tout de même éviter des nuées de tous petits poissons envahissant, quelle que soit la saison, je vais utiliser un mélange plutôt foncé. Il n’y a que dans ce cas que je n’ajoute pas de terre. Je vais plutôt surmouiller mon amorce si je ressens le besoin de l’alourdir pour éviter que tout ne s’éparpille. Même intensément humidifié, mon mélange contient tellement de graines et de particules hyper fines, qu’il travaillera tout de même intensément.

2 parts de Pro Natural Bait Tech + 1 part de Pro Natural Dark (attention ce sont des amorces qui demandent beaucoup d’eau, il convient de les mouiller en plusieurs fois, tout à droite, le résultat mouillé)

4/ Gardons en canal à grand gabarit, rivière

C’est dans ces endroits qu’on a le plus de chances de rencontrer de beaux gardons et quoi de mieux qu’une amorce confectionnée par un champion du Nord de la France pour s’y frotter. J’utilise depuis 3 /4 ans l’amorce commercialisée par l’enseigne Belge Lanssens et élaborée par Jérôme Vasseur, la Team Compétition Gardons. C’est un mélange prêt à l’emploi, de granulométrie moyenne, qui dégage une odeur très agréable. Hormis des colorants en fonction de la saison et de l’endroit, je n’ajoute aucun autre ingrédient. Je me contente, en fonction de la profondeur et de la vitesse du courant, à jouer sur la quantité et qualité de terre. Terre de rivière, terre de Somme, voire parfois les deux en même temps. En tout cas, il s’agit d’un mélange très polyvalent dont je ne pourrais plus me passer. Il travaille énormément et est relativement sélectif en raison des particules moyennes qui demandent un bon prémouillage à l’avance. En plus, c’est une amorce qui gonfle énormément, en raison de la chapelure qu’il contient, et donc très économique.

Mélange sec et mouillé !

Voici les recettes que j’utilise tout au long de l’année. Je n’ai pas la science infuse, je ne dis pas que ce sont les meilleures, il y a de très grands spécialistes de l’amorce, mais j’ai confiance en chacune d’entre elles. Pour moi la réussite d’une partie de partie de pêche n’est pas le fait d’un élément unique, mais une combinaison de plusieurs. L’amorce en fait partie, tout comme le choix et la qualité des esches qu’on y introduit, les montages etc. Et la confiance qu’on leur accorde est très importante !

Olivier Wimmer

Pigiste pour La Pêche et les Poissons depuis 2005. Début en compétition en 1987. Participation 2 x à la 1ère division mixte et 6 x à la 2ème. 5 x à la 1ère division moulinet. Membre du club Pêche Compétition Garbolino 67. Voir tous les articles de Olivier

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