Festival d’hiver Garbolino – White Acres – Manche 3
3ème jour et direction le lac de Trelawney. C’est un des deux lacs où je me suis entrainé et aussi un des deux qui jouxte notre lodge. Nous y avons pris beaucoup de poissons et les places près de l’aérateur ont des bordures fameuses. Darren y a fait un carton de F1 la dernière heure le jour de l’entrainement au poste 14. C’est là que j’ai compris qu’il fallait vraiment être patient et qu’on pouvait booster son poids dans la dernière heure.
2 berges, 2 pêches
Gros et petits numéros, voilà comment sont placées les huitaines. Je prie pour un numéro entre 8 et 12 où les F1 sont bien présents en bordure. Je veux éviter le 4 et le 6 et au dessus du 14. Ces derniers sont fortement exposés au vent et les carpes sont envahissantes. Sinon pour les gros numéros, où Darren est tombé la veille, entre 20 et 24, pas plus haut, là ce sont des plaquettes et des F1 à l’amorce. Je suis tout sourire quand je pioche le 8. Je jette un œil au secteur et je vois Jon Arthur au 10 et Steve Sanders au 12…ça, ça me plait moins.
Bien préparé
Le lac est tout près de notre chalet et Thierry ne prend pas la voiture, par pur confort et pour me préserver du temps, je me gare tout près de mon poste, j’ai 100 mètres de dénivelé et je suis à ma place en un rien de temps. Cela me laisse plein de temps pour me préparer. Pour ceux qui me connaissent … 15 minutes de gagné ce n’est pas du luxe. Quand je pose les pieds sur la plateforme, j’ai un très bon feeling. Je suis parfaitement au ras de l’eau, deux superbes bordures latérales, le vent passe au large, certes il est fort, mais je vais pouvoir tenir 13 mètres s’il le faut. Jon me lance un « encore toi ! ». Si j’avais été à sa place (dans tous les sens du terme, battu la veille et à son N°10 d’aujourd’hui) je me serais dit « Toi tu ne me la feras pas une 2ème fois ! ». Comme je connaissais le fond, j’ai laissé toutes mes lignes de la veille sur les kits, si bien que je déballe une dizaine de lignes en un rien de temps. J’ai le temps de sonder proprement, de visualiser tous mes repères d’amorçage. Et oui quand on ne met qu’une ou deux coupelles au départ, on pêche dans un mouchoir de poche, pas le droit à l’erreur.
5 coups « seulement »
Mon poste fait environ 16/17 mètres de large. Encore une fois, je vois de gros poissons en maraude en face. Je prépare deux coups à 13 mètres très espacés l’un de l’autre, comme ça si les carpes s’attaquent à l’un, elles ne seront pas tentées par le second. Un autre à 5 bouts juste en face de moi et un sur chaque côté, mais où j’ai la main beaucoup plus légère en quantité de casters pour éviter les harponnages, 5/6 à la fois pas davantage. Vue de gauche et de droite, les F1 adorent les roseaux et la végétation, j’y crois beaucoup !
Un bon démarrage
Je démarre face à moi et prends de suite de jolis gardons, quelques petites plaquettes aussi et très rapidement un F1 à cette distance aussi sur le fond. Un bon démarrage ! Je ne vois que mes deux voisins de droite et Jon à gauche qui démarrent plus timidement. La première moitié de la pêche se déroule comme ça. J’alterne le coup à 5 en utilisant la coupelle de scion, je verse ma boulette d’amorce et tiens ma ligne à la verticale pour essayer de la faire descendre à la même vitesse et sur les côtés où j’agraine aussi quelques asticots vivants. Je ne prends que de jolis gardons et des plaquettes et aussi quelques perches en bordure pas vilaines du tout. Je passe au large à chaque fois que ça se calme franchement au bord, synonyme qu’une carpe est dans les parages. J’en prendrais 3 à intervalles réguliers qui me feront perdre du temps. Même si j’ai des touches au large, le vent provoque un courant très fort et ma ligne dérive trop pour sélectionner les beaux poissons. C’est dommage, je sens qu’il y a de belles plaquettes à prendre, mais je ne peux pas perdre de temps et je me focalise sur les bordures. Les gardons sont vraiment jolis et en prenant un F1 de temps à autres, je compare mon poids à celui de la veille plus facilement et je sais que je suis dans le vrai.
Un dernier tiers de manche comme sur des roulettes
On ne le voit pas sur les photos, mais une place sur deux est piquetée seulement, le 7 et le 9 sont libres. J’ai beaucoup plus de touches sur la droite vers le 7. Le 7 est dans un renfoncement, mais le pêcheur placé au 6 ne prend pas grand-chose. Mais j’y crois, j’arrive même à prendre une brème d’1kg dans moins de 60cm de fond. A gauche vers le 8 très peu de touches, mais Jon décide de pêcher la plateforme qui nous sépare. Il est contraint de pêcher à 14,50m pour y arriver proprement de sa place, mais je le surveille. Il prend un F1, puis un autre. Je n’ai pas attendu qu’il en prenne un 3ème pour aller déverser 3 grosses coupelles de casters à équidistance. Ça l’a ralenti alors que mon coup de droite en tendant mon bras au maximum pour arriver dans le virage du poste voisin, est vraiment très productif. Il est vraiment devenu « solid » comme disent les anglais. La dernière heure j’ai enchaîné jolis gardons et F1, pour certains très gros jusque 3/4 livres. Au démarrage je croyais que c’était des carpes et mon élastique s’étendait sur plusieurs mètres. Avant la pesée, je sais que je vais contrarier mon voisin encore… 53 livres pour moi et 45 pour lui, yes ! Je remporte mon secteur et le lac tout entier !
La leçon du jour
- Lorsque je sentais une forte présence de F1, j’ai voulu aller plus vite que la musique et utilisé un élastique creux d’1,8mm. Mais j’ai eu quelques soucis de retour en position de cet élastique qui pendouillait hors du scion après chaque belle prise. C’était très gênant pour la conduite de la ligne et il fallait le retendre à chaque fois. J’ai mis cela sur le compte d’un mauvais réglage, mais pour en avoir discuté après coup avec Jon, car j’avais beaucoup apprécié le travail de son élastique, j’en ai conclu par son expérience que ceci était dû aux conditions météo. En effet, même si les températures étaient clémentes, l’humidité et le vent donnait un ressenti d’à peine 8/10 degrés et Jon m’a expliqué que sous ses températures, il préfère largement les élastiques pleins et les doubles notamment. C’est aussi ceux que j’ai fini par utiliser ce jour par défaut en fait et à cause de la gêne occasionnée par le creux. Ils cadraient parfaitement à la situation, des gros poissons et plus petits mélangés, le tout dans une pêche cadencée. Je saurais à l’avenir que quand il fait froid, c’est une raison de plus de passer au double-élastique. J’évoque largement tous ses autres atouts dans mon article du mois de Janvier de La Pêche et Les Poissons :-).
continu comme ça c’est super !
jolie manche, bravo ! et le cr est très sympa aussi Olivier, on s’y croirait !
ps : en voyant tes lignes doublées rangées sur des plioirs RIVE n°19 verts,
je me demande encore pourquoi ils n’ont pas sorti de double plioirs
dans ces tailles-là aussi : ça serait un must !
super olivier merci pour ce chouette reportage