
Serge Lachaux : Un génie trouve tout de la pêche au feeder
Il y a des pêcheurs hors du commun qui, au-delà de pratiquer brillamment leur hobby, passent une partie de leur temps à penser, inventer et réaliser des produits pour eux-mêmes afin de pouvoir optimiser leurs pêches lors de compétitions, ou tout simplement pour pouvoir économiser et utiliser des produits novateurs et techniques. Serge Lachaux est l’un de ces pêcheurs et nous avons eu la chance de passer un moment avec lui. Ce fut une journée inoubliable.
Rendez-vous a été pris dans la banlieue de Vichy où Serge passe de longs moments dans son atelier de pêche quand il n’est pas avec ses amis pêcheurs ou bien même à la pêche.

Feeder maison au menu.
Dès nos premiers pas dans cette caverne d’Ali Baba de la pêche, on ne peut que remarquer le grand nombre de cannes et d’accessoires de pêche suspendus ici et là, tout comme des hauts parleurs qui garantissent un fond musical agréable. Nous sommes sans doute un bon nombre à rêver d’avoir une pièce telle que celle de notre hôte !

Au fond de la pièce, face à la baie vitrée, se trouve un banc comme ceux que l’on trouve dans les cuisines équipées. Lorsque l’on ouvre un tiroir, ce sont des feeders artisanaux qui se montrent à la lumière. En effet, Serge maîtrise le coulage du plomb en association avec du plastique. Divers types de feeders sont exposés là ; certains servent à amorcer, d’autres sont des cages fermées, en métal ou en plastique. C’est un vrai tiroir à malices qui est là, face à nous !
Des scions en titane !
Les aptitudes de notre inventeur ne s’arrêtent pas là et notre regard est vite attiré par les scions feeder que Serge fabrique ou répare. Là encore, que de belles choses à voir entre ces pièces en carbone, ces anneaux ou ces morceaux de titane qui semblent actuellement être des références. Lorsque Serge explique comment il s’y prend pour usiner ses scions, son regard est vif, et l’on voit tout de suite le passionné, rigoureux et doué de ses mains.

Pour monter la tête de scion, ce dernier est fixé horizontalement sur un petit moteur afin d’éviter que la résine ne goutte sur les points de fixation des anneaux grâce à un mouvement identique à un tournebroche.

Les fameux anneaux sont choisis minutieusement afin de ne pas alourdir le scion et donc modifier son action. Serge nous explique alors que l’utilisation d’un manchon finement sélectionné permet d’assurer la jonction entre le scion et la tête de scion dont il a choisi la longueur afin que cette dernière soit identique au scion d’origine.

Tout est question de délicatesse et de dextérité dans ce travail, mais le résultat est à la hauteur : une tête de scion en titane est extrêmement souple et bien plus robuste que la fibre ou le carbone, offrant une sensibilité extraordinaire.
Nous décidons de faire une pause et nous rendons sur les berges de l’Allier où Elie Monatlik est à la pêche. Là, nous assistons à un échange où nos deux compétiteurs passionnés échangent sur les particularités techniques désirées par Elie pour sa pêche. C’est le cahier des charges sur mesure ; nous restons bluffés.

La fabrique à chapelure .
De retour à l’atelier, Serge nous montre comment il a fabriqué un moulin à pain sec à l’aide d’une meuleuse qu’il a adaptée sur une gamelle. En quelques minutes, il arrive à moudre 8 kg de chapelure. Là encore, nous restons admirateurs face à cette ingéniosité pour fabriquer cet outil à partir de matériaux de récupération. De prime abord, cette machine semble évidente à fabriquer, mais il faut le faire.

Le temps est venu de quitter les lieux et c’est avec quelques feeders et une belle casquette que nous quittons les lieux après ce beau moment à parler de pêche. Merci Serge
La pêche, c’est bien !