La transmission de la pêche vers les jeunes
Qui de nous ne s’est jamais souvenu de ses premières pêches ?
Ces instants si forts, nous les avons partagés avec un parent, un prof de pêche en école ou encore, une personne qui nous a soutenu et accompagné dans la découverte de ce passe-temps. Pour certains, le simple loisir est devenu un sport de compétition.
La pratique de la pêche : une histoire de hasard ?
Il existe des familles ou toutes les générations pratiquent la pêche. Je me souviens d’un dimanche midi ou je me trouvais dans une file d’attente devant une friterie en Ardennes, au bord de la Meuse et là, toutes les personnes qui attendaient discutaient de pêche, de résultats de concours ou de prises extra-ordinaires.
J’ai alors réalisé combien ce passe-temps pouvait être une activité commune menant à un échange culturel, un lien traversant les générations et permettant de perpétuer la tradition.
Ainsi je connais des pêcheurs dont le grand-père pêche avec son fils et son petit fils, et dont le propre fils pêche lui-même avec son garçon. Et je n’évoquerai pas là les cousins, tantes et sœurs, m’évitant ainsi de dessiner un arbre généalogique …
A contrario, il existe des pêcheurs qui n’ont pas eu la chance de bénéficier d’une guidance familiale lors de leurs débuts au bord de l’eau. Certains se sont alors tournés vers une école de pêche pour y acquérir le savoir nécessaire à la pratique. D’autres encore ont persévéré à pêcher et ont rencontré les bonnes personnes pour les étayer dans leur cheminement.
Mais devient-on pêcheur ou cela s’apprend-t-il ?
Certains pêcheurs ont un sens inné, ils savent « lire l’eau » et trouver le coin le plus poissonneux. Ils s’appuient sur des techniques apprises quand ils étaient plus jeunes et se tiennent à celles-ci durant leurs sessions. D’autres cherchent et se renseignent sur les techniques et les nouveautés afin d’optimiser leurs prises. Parfois il s’agit pour eux de « rester à la page » face à l’évolution des matériels et stratégies, car, quoi qu’on en dise, celles-ci évoluent et l’on ne pêche plus forcément comme avant.
Par ailleurs, les réseaux sociaux, groupes de discussions et autres médias, facilitent les échanges sur les expériences et techniques employées.
Toutefois, la théorie ne peut constamment remplacer la pratique. Ainsi, le transfert pédagogique formalisé ou non des savoirs, mais aussi le partage de l’expérience de terrain, sont des atouts importants dans l’acquisition de compétences.
En effet, rien de tel que de se retrouver à plusieurs au bord de l’eau pour observer le monde vivant, sentir les odeurs, toucher l’eau et se rendre compte, par exemple, qu’elle est plus fraîche que l’air ambiant. Ces observations amènent à s’interroger sur le fonctionnement des différents éléments et à mettre en oeuvre ou tester de nouvelles techniques de capture.
Bien sûr, tout cela a quelquefois un inconvénient, celui de la bredouille !
Mais le plaisir de la pêche n’a ni prix ni coût, il a seulement une valeur qui est celle qu’on lui donne. La pluie ou le « capot » ne nous arrêtent pas dans la pratique de nos activités halieutiques. En effet, ne sommes-nous pas en quête de reviviscence de ce rêve de petit enfant découvrant la nature en essayant de capturer des poissons ?
Du grand-père pêchant avec sont petit fis au groupe de copains à la pêche ou encore du coach à son coaché, la carrière de pêcheur semble être une succession d’apprentissages, de partages et de moments en symbiose avec le monde vivant et les éléments naturels.
Il nous tient de rester vigilants et garants de la transmission de tout cela aux futures générations.
Merci à Clavin, un futur grand pêcheur, la pêche c’est bien !