Découvrir la pêche au coup en Angleterre : Tentez l’aventure !
Pour nombre de pêcheurs au coup, l’Angleterre c’est un peu l’Eldorado de la pêche. Il est vrai que la pêche au coup y est considérée comme un véritable sport, voire une institution. Des centaines de milliers de pêcheurs, une équipe nationale la plus titrée au Monde, un pêcheur quintuple Champion du Monde et j’en passe, il y a de quoi faire rêver. J’ai la chance d’y avoir effectué plusieurs séjours ces dernières années. Le voyage vous tente ? Vous voulez savoir ce que cachent les fameuses fisherys ? Suivez le guide !
D’où viennent les fisherys ?
En France, nous vivons depuis quelques années ce que l’Angleterre a subi voici plusieurs dizaines d’années, à savoir la désaffection des parcours dits publics. Les raisons en sont multiples : L’accès en voiture rendu difficile, l’importante présence de cyclistes et promeneurs qui rendent la pêche à déboiter compliquée et aussi l’invasion des cormorans. Peu à peu les poissons se sont raréfiés pour toutes ces raisons multiples. Il a bien fallu trouver des terrains de jeu plus accessibles et poissonneux pour contenter des milliers de passionnés. Ainsi sont nés les premiers plans d’eau commerciaux. Au fil du temps, leur nombre n’a cessé de croître. Ils offrent toutes les commodités : Bar, restaurant, boutique de pêche, toilettes et logiquement le public a suivi. Même s’il existe aujourd’hui deux catégories de pêcheurs au coup, l’un qui fréquente davantage les rivières et canaux, une large majorité s’est détournée vers les étangs commerciaux. Et on aurait tort de les en plaindre.
Poissons à gogo
Les plans d’eau commerciaux anglais n’ont rien à voir avec nos carpodromes (même si je suis sûr que ce n’est qu’une question de temps…). Si au départ, seules des carpes y ont été introduites, au fil du temps ce sont toutes les espèces de poissons blancs qui sont venues les rejoindre. Et pour cause. Cela permet une ouverture annuelle de quasiment 365 jours. Les carpes mènent les débats aux beaux jours et le reste de l’année, les pêches sont mixtes, de quoi satisfaire tout le monde, pêcheurs et gestionnaires. La densité de poissons est vraiment exceptionnelle ! Les belles bourriches sont très fréquentes, mais je ne dirais pas pour autant qu’elles sont faciles à réaliser.
En effet, la pression de pêche est énorme et par conséquent, les poissons ont appris à se méfier. Alors oui, des poissons à gogo pour les pêcheurs de loisirs, mais lors des matchs quand tout le monde est aligné et que le niveau se relève, il faut se creuser les méninges pour réussir. La compétition n’a donc pas moins de saveurs, bien au contraire, mais les bourriches sont nettement mieux garnies qu’en France. Les pêches sont libres, grande canne, waggler, feeder, tout est permis et l’ouverture d’esprit doit être totale pour réussir. En tout cas, plaisir garanti !
Un exemple : La Fishery Garbolino Lindholme Lakes
Une affaire de famille que cette fishery Lindholme Lakes où je viens de passer une grosse semaine avec les copains. Elle est tenue par Neil Grantham, son épouse et ses enfants, les cousins et belle-fille mettent également la main à la pâte.
De l’entretien des berges, à l’accueil, la cuisine ou le magasin de pêche, chacun a des journées bien remplies. Des chiffres parleront mieux que tous les discours :
Lindholme Lakes ce sont 13 lacs en tout, 600 postes possibles. En 2015, Lindholme Lakes a accueilli … 65 000 personnes !!! Et oui !!! Ca fait rêver non ?
Ceci comprend les pêches de loisirs quotidiennes, mais aussi les matchs qui ont lieu tous les mardis, jeudis, vendredi et dimanche, les locations d’étang par les clubs locaux (tous les jours !) etc. Le tout se passe dans un confort absolu avec des plateformes sur chaque poste, le détaillant, toilettes et restauration sur place ! Un véritable paradis !
Le coût du voyage
On continue dans les chiffres. Le prix d’un poste pour la journée est de 8 livres (soit 10 euros selon le cours de la devise). Comme dans toutes les fishery (ou presque) on ne peut qu’utiliser les pellets propres au lieu. Evidemment le but est commercial (2.50 livres le paquet de 800gr), mais pas seulement, c’est pour éviter tout mélange et apport nutritif différents et réduire les risques d’éventuelles pollutions. On maîtrise mieux les problèmes quand on connait toutes les sources et au final, on abaisse le taux de mortalité des poissons. Mais avec un paquet de granulés, on tient largement la journée ! Sinon amorce, asticots, tout est possible, sauf l’utilisation du Luncheon Meat (pâté de jambon) qui est banni en raison de sa teneur en graisse. En tout cas, sur vos lignes budgétaires, vous ne vous ruinerez pas en appâts si vous décidez l’aventure.
Une traversée de la Manche en Ferry coûte en moyenne 100-150 euros aller/retour en fonction de la taille du véhicule et pour deux personnes. L’hébergement est la ligne la plus importante.
Sur les plus grands complexes, il est possible d’être hébergé sur place. C’est le cas à Lindholme où nous avons loué un superbe bungalow pour 4 personnes auprès de Rob et son épouse. 500 livres la semaine, soit 125 chacun avec la possibilité de pêcher au bas du lodge où 2 postes sont réservés ! La cuisine équipée amoindrit encore le coût.
Il y a des frais inhérents à votre lieu d’habitation, carburant, péages en France, mais sur place, il n’y a que la nourriture solide (et liquide…) à compter en plus. Il règne une ambiance hors normes dans les pubs le soir et les restaurants locaux sont bien sympas eux aussi, surtout les asiatiques… Je vous laisse faire vos calculs, mais avec le recul, en comptant les quelques euros qu’on laisse forcément dans les boutiques de pêche qui sont de loin les mieux achalandées du monde pour les pêcheurs au coup et l’éloignement géographique du lieu pour lequel vous opterez, il faut compter un budget de 800 à 1000 euros pour 10 jours. Et avec ça vous pêchez et mangerez comme des princes !